Au 12 eme siècle, Colas Goupil acquiert les terres qu’il nommera : La Goupillère
Ses descendants deviendront les seigneurs de la Goupillère et prendront pour armes trois goupils de gueule sur champs d’argent.
Les premiers documents en notre possession datent de 1161, ils font partie du chartrier de la maison contenant les titres de cette date à nos jours.
Au moyen âge, le manoir consistait en une petite cour cernée par trois bâtiments en U, d’un étage et fermée par des fossés secs, munis d’un pont levis.
Il reste peu de choses de cette époque si ce n’est quelques fondations et la tour d’entrée qui était une Fuÿe et soutenait d’un côté le pont levis.
Les seigneurs de la Goupillère aimaient avant tout faire la guerre, mais ils n’étaient pas très fortunés. Aussi pour pouvoir lever des hommes et acquérir des armes afin de s’engager dans les armées du Roi, il leur fallait parfois gager des métairies. Pendant ce temps, leurs épouses (à cette époque les femmes étaient très capables et énergiques) gardaient et faisait fructifier leurs biens et s’occupaient des enfants. Nous retrouverons des Seigneurs de la Goupillère à Azincourt et sur les champs de bataille d’Italie.
Il y eu de longues contestations pour la seigneurie de paroisse qui engendrèrent au XVème siècle des haines féroces entre les Goupil et les Moreau. Cette lutte pour le patronage divisa nos paroisses jusqu’à la révolution. Jean Moreau, seigneur de saint Hilaire, ayant été inhumé au chœur (ou chanceau) de l’église en 1483, privilège réservé au seigneur patron, Guillaume et Petit-Jean, fils de Pierre de la Goupillère, archers de l’ordonnance du Roi, usèrent d’un coupable subterfuge pour maintenir ce qu’ils croyaient être le droit de leur maison. Petit-Jean feignit d’avoir perdu le diamant de sa bague, et vint le soir dans l’église pour le chercher, escorté du sacristain. Puis il l’envoya « querir la chandelle », ouvrit la grande porte en son absence, ramassa un diamant qu’il avait laissé tomber, et sortit par le guichet latéral que le sacristain ferma bien consciencieusement, bien persuadé que l’église était close. La nuit suivante, Guillaume, le frère de Petit-Jean, venu du Perche avec ses gens pour cette belle expédition, pénétra dans l’église par la porte déverrouillée et déterra Jean Moreau pour le ré enterrer dans un bois, « à un jet d’arc hors de l’église », près du Manoir de la Cour ; puis six semaines après, pris d’un remords subit, il revint à saint hilaire, déterra de nouveau le malheureux Moreau et l’inhuma au cimetière de la paroisse.
Ce après quoi, les deux frères, « doutant rigueur de justice » durent s’absenter du pays, et après de longues procédures qui consacrèrent le droit du seigneur de la Cour, réintégrèrent le cadavre dans l’église, donnèrent satisfaction aux héritiers du défunt et obtinrent lettres de rémission datées du Plessis du Parc au mois de mars 1483
De 1564 à 1688, les seigneurs de la Goupillère sont calvinistes et certains sont enterrés dans le petit cimetière (dit des Huguenots) simplement sans signes extérieurs comme le veut la croyance de l’église réformée. Le monument activement placé au milieu a été érigé au 19eme siècle pour honorer les occupants du lieu.
La chapelle a été construite en 1703 et comportait un petit clocher et une entrée ouest avec une avancée couverte.
La construction de la nouvelle Goupillère date de 1861
Le donjon central date également du 19eme siècle.
Les différentes guerres qui se sont déroulées dans notre région ont beaucoup contribué à abimer les bâtiments. La guerre de cent ans qui plaçait parfois notre région sous domination anglaise, parfois sous domination française a beaucoup aidé aux destructions.
Plus près de nous, la guerre de 1870 qui avait amené les allemands jusqu’ici, lesquels n’avaient pas hésité à bruler les meubles pour se chauffer et pratiquer bien d’autres méfaits.
En 14-18, les américains sont installés à la Goupillère et ont fait encore plus de dégâts que les allemands.
Enfin en 1940, les allemands se sont de nouveau installés là et se sont bornés à emporter des « souvenirs « de France.
Il faut noter que le manoir de la Goupillère demeure dans la même famille depuis sa fondation